"J'ai rencontré Jean Rodhain à Paris en 1947"
Publié le 01 juillet 2016, 15h49Bénévole à la communication, je récolte des témoignages pour alimenter les chroniques du site internet. Aujourd’hui je rencontre Claude Desvoivres dont les parents ont été mariés par le père Rodhain. J’espère recueillir quelques anecdotes !
Claude me rejoint à l’accueil, souriant et ravi. Nous nous installons dans un petit bureau et j’enregistre pour ne pas perdre une miette de son histoire. Claude est le cinquième d’une famille de 6 enfants. Sa mère Marie-Louise Joly née en 1905 et son papa Ernest Desvoivres né en 1889 se marient en 1930 à Mandres-sur-Vair là où le père Rodhain a été d’abord vicaire puis prêtre. En guise de cadeaux de mariage, le père Rodhain offre Les Evangiles à Marie-Louise qui est très pieuse.
Claude se souvient que le père Rodhain faisait des fouilles dans un village voisin détruit au XVIIe siècle par les Suédois pendant la guerre de trente ans. Le père ramenait des objets et des pierres pour agencer un bénitier et les alentours de l’église.
« Le presbytère jouxtait la ferme de ma tante et le père Rodhain venait chercher son lait. Un jour, les chevaux étaient attelés pour partir, le père arrive et demande à mon oncle de venir l’aider à déplacer une statue de St Maurice, « Laisse les chevaux, viens avec moi !». Il savait s’imposer sans être autoritaire. Mon oncle ne pouvait pas refuser !
"Jean Rodhain est monté à Paris, je l'ai rencontré en 1947 ou 48, au 120 rue du Cherche Midi. Ma mère alors veuve était venue le saluer avec ses 6 enfants. Je me souviens avoir vu des piles de papiers et de journaux prêts à être envoyés. Le couloir et le bureau encombrés, c'était difficile de se frayer un passage ! Je lisais régulièrement « Messages » sur un papier pas beau du tout, il y avait la pensée de Jean Rodhain. Sa sœur religieuse à Vauhallan dans l’Essonne avait une rubrique en première page sur le saint du mois, elle avait un bon coup de plume ! Nous avons tous eu une éducation religieuse, j’ai été séminariste en Algérie, j’ai fait l’école à des petits enfants musulmans et le Secours Catholique nous envoyait de la farine. Je suis venu à la Cité St Pierre pour me recueillir sur la tombe du père Rodhain et rendre visite à ma sœur. Ensuite je repars dans la maison familiale à Mandres-sur-Vair. »