Ressuscité pour être ressuscitant
Père Jean-François, ancien aumônier de prison, nous fait par de son témoignage :
«Tristan était recroquevillé sous la paillasse de sa cellule de prison. Quand je suis entré, il me dit : « Je suis dans ma grotte, comme un petit chien, une merde née dans l’alcool et la drogue ». Je lui ai alors répondu approximativement : « Je ne salue pas les petits chiens, mais les hommes ! Debout ! Tu es un homme. Discutons… ».
Michel, notre évêque d’Evry, célèbre la messe de Pâques et trouve les mots justes, selon moi, pour dire le message aux personnes détenues. « Le Christ a pris sur lui le péché du monde, votre péché, vos péchés, les miens. Il les a enlevés. Désormais, vous êtes des Saints ! ».
Jean-Philippe l’interpelle alors : « C’est trop beau ce que tu nous as dit ! Mais ce n’est pas possible ! »
Mystère et merveille de Pâques ! Le trop beau est possible et réel. Le Christ est le « premier-né d’une multitude de frères », premier ressuscité qui ressuscite les autres. Mais il faut consentir à se laisser laver les pieds par lui pour être vraiment serviteur ; il faut aller à la mort avec lui, faire l’expérience d’être tiré du tombeau, pour devenir à notre tour des hommes de résurrection qui libèrent ceux qui sont enfermés dans leur grotte.
N’est-ce pas la mission de chacun au Secours Catholique, notre mission ici les uns à l’égard des autres ?»
Jean-François PENHOUET