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Le printemps de la Diaconie

La Cité Saint-Pierre est pleinement engagée dans la Diaconie depuis Diaconia 2013. En lien avec le Secours Catholique et l'évêque de Lourdes, Monseigneur Jean-Marc MICAS : Benoît, salarié, et Myriam, bénévole depuis plus de trente ans à la Cité Saint-Pierre, ont participé à la préparation, l'organisation et l'animation du printemps de la Diaconie à Toulouse en mai dernier.

 

Diaconia 2013, c’était il y a 10 ans... déjà !

Du 9 au 11 mai 2013, plus de 12000 personnes se retrouvaient à Lourdes pour un rassemblement exceptionnel par son ampleur, les partenaires associés, sa mise en œuvre et l’originalité de sa démarche. Mgr Bernard Housset, alors évêque de La Rochelle et Saintes et Président du Conseil pour la Solidarité, avait ouvert le rassemblement national    « Diaconia servons la fraternité » par ces mots : «Personne n’est trop pauvre pour n’avoir rien à dire ».

La diaconie, ce sont des veilleurs qui sont là pour « tendre l’oreille, pour percer la nuit, pour prêter attention à la moindre odeur, pour déceler toute injustice, toute exclusion, tout manque d’amour » (https://eglise.catholique.fr/glossaire/diaconie/).

Alors, 10 ans après, où en est-on ?

Les représentants de la Cité Saint-Pierre
Les représentants de la Cité Saint-Pierre

Pendant deux ans, les 8 provinces d’Occitanie ont travaillé à un rassemblement qui s’est tenu à Toulouse le week-end des 12-14 mai dernier : Qu’est-ce que « Diaconia 2013 » vécu à Lourdes a permis dans nos différents groupes, paroisses, provinces ? Quelle parole a été donnée, impulsée, favorisée auprès des plus fragiles d’entre nous? Qu’avons-nous osé et que pouvons-nous risquer aujourd’hui pour que tous aient leur place dans l’Église et dans la société ?

Le rassemblement a débuté à la Cathédrale de Toulouse le vendredi dans la soirée. A peine descendus du bus, de la voiture, du train, les participants se retrouvent en fraternités. Comme dans la vie de tous les jours, on ne se choisit pas pour faire équipe, on se découvre, on essaie de retenir les prénoms, on dit d’où l’on vient et très vite on arrive à la « prière des absents » : si nous sommes heureux de nous retrouver nous n’en oublions pas moins ceux qui n’ont pas pu ou pas voulu venir.
Et on se dit « à demain ». La matinée du samedi se passe en fraternité. Plutôt que de se présenter par sa situation familiale ou professionnelle qui peut être clivante, les membres de la fraternité sont invités à choisir la graine d’un fruit, d’une fleur, d’un arbre et expliquent les raisons de leur choix :
« Je choisis une graine d’arbre parce qu’il tient debout même quand on le coupe », « Je choisis les graines d’aubergines parce qu’elles me rappellent mon pays, la Côte d’Ivoire même si là-bas, elles sont différentes », « Je choisis la violette parce qu’il y en avait chez moi quand j’étais petite ». 
Entre les rires, les photos sur téléphone portable pour montrer tel fruit ou telle fleur au parfum si particulier, nous nous sommes présentés par nos goûts, nos souvenirs, nos expériences de jardinage ! 

Suit un temps d’échange à partir de l’Evangile de Jean : « Aimez-vous comme je vous ai aimés ». Ce texte que nous lisons est entrecoupé de phrases, de réflexions de personnes qui dans leurs divers groupes ont exprimé comment elles recevaient ces paroles de Saint Jean, quelles joies ou souffrances cela faisait émerger, quels questionnements. Et les réactions arrivent, on croit parfois s’éloigner du texte évangélique mais nous ne faisons qu’y entrer de plain-pied ! L’un exprime son désarroi quand sa femme l’a quitté. Il a erré seul pendant des semaines et un soir, une rencontre surprenante lorsqu’une religieuse, sortie pour jeter ses poubelles, a remarqué que ça n’allait pas et l’a invité à un temps de prière et d’échange. Un autre raconte sa séparation douloureuse d’avec son père qui n’acceptait pas ses choix de vie. Un autre, encore, raconte avec émotion comment il a découvert la joie !

Tous ces échanges ne nous ont cependant pas fait oublier l’heure du repas ! Une omelette géante nous attendait dans la cour du séminaire. Pour y aller, nous devions remonter quelques rues, longer la Garonne, passer un pont. L’occasion d’inviter les passants à notre omelette géante et distribuer la Gazette du Printemps de la diaconie. 
« C’est quoi la diaconie? » demande un passant qui se retrouve avec un journal qu’on lui a fourré dans la main. Petit temps d’hésitation de ce participant enthousiaste... « Eh bien, la diaconie... c’est ça ! » dit-il en montrant toutes les personnes qui se rendaient gaiement vers le lieu du rendez-vous. Une foule de tous âges, de toutes conditions sociales, physiques. «La richesse de l’Eglise» comme l’avait dit Saint Laurent quelques siècles auparavant à l’empereur romain qui l’avait sommé de lui apporter tous les trésors de l’Église.

Que restera-t-il de ces 3 jours passés à Toulouse? La place et la parole des pauvres dans l’Église se fait entendre, doucement mais avec obstination. Le Printemps, c’est l’heure des réveils, des changements, des bouleversements et des émerveillements. Comme les petites graines qui nous ont permis de nous présenter au début du week-end !
« C’est le Printemps d’la diaconie ! On est tous frères, on est uni ! » comme le chantaient les musiciens et chanteurs qui ont animé notre week-end.

Alors, « entrons dans la danse, pauvres et riches ensemble, en frères et sœurs ».

 

Myriam & Benoît

 

Film réalisé par Laurent Jarneau de la société Prodiria